George E. Schatz (1953–2024) Un botaniste d’exception à l’honneur dans les Annals of the Missouri Botanical Garden

George Schatz menant des travaux de terrain dans le nord-est de Madagascar, péninsule de Masoala, en 1989. Photos : Pete Lowry.
À l’occasion de la publication de deux articles dans les Annals of the Missouri Botanical Garden – l’un retraçant son parcours, l’autre décrivant une nouvelle espèce nommée en son honneur (Diospyros schatzii) – ce billet rend hommage à George E. Schatz, botaniste systématicien, explorateur et figure clé de la recherche floristique tropicale.
Formé à Cornell University puis à l’Université du Wisconsin–Madison, George Schatz se spécialise dans les Annonaceae, avant d’étendre ses travaux à d’autres groupes tropicaux, notamment les Diospyros (ébènes) et plusieurs familles endémiques de Madagascar. Il est l’auteur ou co-auteur de plus de 300 espèces végétales nouvelles, dont 216 endémiques de Madagascar.

Dernier voyage de George à Madagascar, en janvier 2017. De gauche à droite : Jeannie Raharimampionona, Pete Phillipson, Pete Lowry, Chris Birkinshaw, George Schatz et Sylvie Andriambololonera. Photo: Fano Rajanoary.
Dès 1987, il initie et développe le Programme Madagascar du Missouri Botanical Garden, un projet de recherche de grande envergure qui révolutionnera la connaissance botanique de l’île.
Parmi ses contributions majeures :
- La redécouverte de Takhtajania perrieri, espèce relicte des Winteraceae
- La direction de l’inventaire floristique de Nosy Mangabe et de la péninsule de Masoala
- La publication de la Generic Tree Flora of Madagascar (2001), ouvrage de référence sur les arbres malgaches
- La création du Catalogue des plantes de Madagascar (Tropicos®), base de données essentielle
- La coordination des évaluations Liste rouge UICN pour les espèces végétales de l’île
- L’identification de zones prioritaires pour la conservation, ayant contribué à la création de près de 90 aires protégées

Douze espèces de Diospyros L. fructifiant simultanément sur Nosy Mangabe, Madagascar, en janvier 1989. Photo : George Schatz.
Son travail ne se limite pas à Madagascar : George Schatz a également œuvré au Costa Rica, au Panama, au Brésil, en Nouvelle-Calédonie, à l’île Maurice ou encore en Géorgie, transmettant son savoir à travers formations et missions scientifiques.
Décédé en novembre 2024, George Schatz laisse un héritage considérable, à la fois scientifique et humain. Ses collègues lui rendent aujourd’hui hommage dans deux publications récentes, disponibles en pièce jointe